Nous aurons passé pratiquement deux mois à sillonner le sud
de l’Inde. Sans doute bien différent du Nord, ce qui a fait que nous nous y
sommes bien sentis. Jamais d’insécurité, beaucoup d’honnêteté, toujours
quelqu’un pour nous aider même si au
premier abord on n’a pas l’impression, pas de misère à vous déstabiliser. Des scènes de vie pittoresques, des temples divers
et étonnants, des fêtes religieuses impressionnantes par le nombre de pèlerins,
des plantations de thé spectaculaires….. on a bien apprécié ce pays et on a
réussi à s’adapter à la chaleur qui au fil des semaines ne cessaient d’augmenter,
mais qui maintenant, fin avril, est difficilement supportable.
Circulation
« Tu fais comme tu veux, les autres se
pousseront ! Surtout si tu es le plus gros.»
Tu veux remonter les rues ou routes à
contre-sens ? Pas de soucis, si
c’est par là que tu vas qui t’en empêche ? !
Tu veux doubler alors qu’il y a du monde en face ? Une
fois lancé, si l’on te gêne, tu doubles et chacun va peut être s’écarter … ou pas.
L’un dans l’autre ;-) ça passe.
Les clignotants ne servent à rien, personne ne les utilise,
tu tournes c’est tout ! D’ailleurs à l’arrière de nombreux véhicules, il
n’y en a pas. Il arrive que certains passagers tendent le bras pour signaler
que le véhicule va tourner. De toute manière, il va le faire.
Sur certains bus, les rétroviseurs extérieurs sont très
petits, genre miroir de courtoisie, impossible de voir un véhicule à l’arrière
encore moins un vélo. D’ailleurs qui regarde derrière ?
Tu veux t’arrêter, tu coupes devant le nez des autres et tu
stoppes ! Cela occasionne un coup de klaxon et nécessite de se déporter
pour passer.
Au croisement ? celui qui avance prend la
priorité ! il faut oser sinon tu ne passeras jamais ! A conduire
comme eux, on s’aperçoit qu’ils sont surpris de nous voir là aussi les indiens
nous laissent assez facilement passer.
Surtout,
klaxonnes !!! pour doubler, pour dire que tu arrives, pour dire
bonjour….. bref ! tout le temps ! Certains klaxons sont très très
bruyants et vous percent les oreilles. L’intention peut être sympathique mais
le bruit excessif.
Les gens s’entassent dans les véhicules qui les
transportent. Il peut s’agir d’un bus, mais aussi un rickshaw ou la plateforme
arrière d’une camionnette. Il n’est pas rare que certains passagers soient
debout sur un pare-choc se tenant à l’échelle de la galerie. On a pu compter
jusqu’à 13 passagers descendant d’une voiture style golf !!
L’inde est encore le royaume du scooter ou de la moto
(petites cylindrés jusqu’à 150 cm3 ) Il peut y avoir jusqu’à 4 passagers sur un
deux roues dont des bébés. Les femmes montent à l’arrière de la moto en
amazone. Il faut savoir garder l’équilibre.
Attention quand on passe sous les fenêtres d’un véhicule
arrêté, il y a parfois des jets de salive qui fusent. … le camionneur se lave
les dents ou les passagers chiquent, au choix.
Les gens qui circulent prennent assez peu en compte les
gesticulations et sifflets des policiers chargés de la circulation.
Rapport aux autres
Ici, on ne dit pas bonjour, pas merci, pas au revoir !
Un coup d’œil, un oscillement de la tête discret suffisent parfois.
Des gens vont t’accompagner pour te montrer le chemin, pour
t’emmener quelque part….et ils disparaissent sans que tu t’en aperçoives !
Tu n’as pas eu le temps de les remercier.
Pour dire non, on
fait un geste de la main genre le mouvement du poisson et pour dire oui on
hoche la tête ( ce qui, pour nous, signifie plutôt « bof, j’hésite,
t’exagère »), ce n’est pas simple au début ! Ce signe sert aussi à
dire bonjour, ok, si tu veux, … Cela
peut créer certains quiproquos quand on vous propose un rickshaw, naturellement
l’occidental secoue la tête pour dire non et ici il signale un oui !
Absolument tout le monde ( de 5 à 70 ans) t’aborde en te
demandant de quel pays tu viens, et ensuite ton prénom, te questionne avec How
are you ? … et puis plus rien. D’ailleurs les réponses n’ont aucune réelle
importance. Une des questions qui revient aussi très souvent concerne le prix
de notre tandem.
Photos, il est terminé le temps où seul le touriste
disposait d’un appareil photo, aujourd’hui avec le téléphone portable tout le
monde peut prendre un cliché. L’originalité du tandem avec les bagages fait que
chaque jour nous avons été pris des dizaines de fois en photo. Le véhicule nous
dépasse, un pouce levé sort par la fenêtre pour nous encourager et le téléphone
pour prendre un cliché. Parfois le véhicule se gare plus loin et les gens nous
demandent de nous arrêter pour faire une photo. Il est aussi fréquent que l’on
nous demande de nous joindre à un groupe ou que quelqu’un confie son téléphone
à un tiers pour être pris en photo avec un occidental (et cela même sans vélo).
L’approche est souvent bon enfant et sympathique.
Les gens sourient peu mais ils répondent toujours avec bienveillance
quand vous leur adressez un sourire.
Alimentation
Beaucoup de resto végétariens.
Le plat de base : le meals ou thalis en fonction des
régions : du riz blanc, des curry avec plus ou moins de légumes, du
fromage blanc, un dessert ( riz ou semoule légèrement sucré). Au sud, il y
avait systématiquement du rab avec ce plat commun.
Sinon plusieurs sortes de « crêpes » dosai,
parota, chapati, accompagnées de curry et pouvant être fourrées de pommes de
terre.
Du riz et des nouilles frits avec des légumes.
Des beignets salés, des samossas.
Des vitrines de petits gâteaux très sucrés. Hervé a dû tous les goûter !!
La nourriture est épicée mais pas trop.
Le café ou le thé : un tout petit peu, ajouter du sucre
et du lait, faire mousser en versant plusieurs fois d’un récipient à l’autre.
Les pros font un grand geste, très ample et répété.
On mange à même le plateau qui sert d’assiette ou parfois
sur une feuille de bananier, les indiens mangent exclusivement de la main
droite. IIs déchiquettent la galette d’une main et trempent dans les diverses
sauces ou encore ils prennent un peu de riz dans la main et le porte à la
bouche. La main gauche n’est utilisée que pour les actions impures.
Au restaurant, le personnel est nombreux. Le serveur vous
invite toujours à consommer en vous proposant ce qu’il a au menu. Du personnel
débarrasse ci-tôt que vous avez terminé la dernière bouchée. On ne reste pas à table.
La note arrive très vite , il faut aller payer au caissier.
Hébergements
Les noms des lieux qui reçoivent des touristes changent
selon les régions : guest house, residency, lodge. Le terme hôtel
correspond plutôt à des restaurants.
On fait le choix dans les hôtels bon marché entre 7 et 15
euros. La douche n’est pas toujours là, on se lave avec un petit broc au robinet.
L’eau chaude peut être complètement absente, ou qu’à certaines heures, ou dans
un seau que le proprio nous apporte. A ce prix là, c’est propre.
Au Kerala , beaucoup d’hôtels nous refusaient car ils ne
voulaient pas s’embêter à remplir les papiers demandés par les autorités !
Dans notre habitat en Europe, il y a des tableaux de
fusibles… ici un très grand nombre d’interrupteurs pour la même pièce. Chaque
ampoule, chaque prise à son bouton. Il peut y avoir jusqu’à 12 boutons pour une
chambre d’hôtel avec plafonnier, ventilateur, télévision et appliques. On ne
sait jamais ce qui va se passer quand on actionne un interrupteur. Une fois,
nous avons dû défaire un néon à la main, impossible d’en trouver
l’interrupteur.
Environnement
Dans la rue, les caniveaux sont énormes et souvent très très
encombrés de tout et n’importe quoi. Les ordures s’amoncellent dans ces
« fossés » que personne ne semble nettoyer.
Il y a régulièrement des animaux morts (principalement des
chiens mais aussi des vaches) sur le bord de la route. Personne ne semble s’en
soucier. A proximité de ces cadavres les odeurs sont fortes.
Le plastique , comme partout est une calamité,
principalement aux abords des agglomérations tous les espaces genre terrains
vagues ainsi que les bords des routes sont envahis de plastiques. Les plus
pauvres récupèrent ce qui a potentiellement de la valeur (bouteille plastique).
Chacun balaie sa cour, devant sa porte ou son commerce,
souvent en poussant l’ensemble aux limites de son territoire… Il y a des cours
en terre de maison à la campagne qui étaient très très bien balayés. Le balai
n’a pas de manche, il faut se courber en deux pour balayer avec les joncs.
Les cours d’eau des villes sont souvent glauques. Un jus
rampant, quand quelque chose coule… berk
Il y a toujours du bruit autour de nous. Bruits de
circulation : moteurs, klaxons et
dans les hôtels, bruit du ventilateur. Nous avons remarqué et apprécié, les
moments au calme à la campagne, sur les petites routes ou dans les montagnes.
Dans le Kanartaka, la forêt était très bruyante du fait des insectes.
Religions
Difficile de comprendre tous les rites et pratiques autour
de Shiva. Il y a profusion de fleurs, d’encens, de dons en nature. Les pèlerins
tournent plusieurs fois autour des monuments, se lavent, versent de l’eau ou du
lait sur des statues, murmurent à l’oreille de Nandu. Lors d’une gigantesque
procession les pèlerins lançaient des bananes vers et sur le char décoré qui
transportait la statue de Shiva.
Les religions se côtoient et n’hésitent pas à utiliser les
mêmes « outils » de propagande pour attirer les fidèles. Des églises
catholiques diffusaient par haut-parleur la messe ou des chants religieux.
Vêtements :
Les femmes sont en sari sous lequel elles ont une sorte de
brassière qui leur recouvre la poitrine et es épaules mais laisse apparaître le
ventre et le bas du dos.
Les hommes sont en longi qu’ils remontent en le pliant en
deux et en le nouant à la ceinture, cent fois par jour ! Dans les villes
et en fonction des régions, certains sont en pantalon.
Budget :
1€= 65 Rs
Un « plat du jour », meal : 70 Rs
Un café : 10 Rs ou 20 Rs en fonction de la taille
Un litre d’eau : 20 Rs une bière : de 100 à 150 Rs (
la consommation dans certaines régions est prohibée)
Une chambre : De 400 à 1000 Rs
Une mandarine : 10 Rs
, une petite banane 1à 2 Rs